La fille d’abord Les longs cheveux soyeux Très long les cheveux Lâchés elle les a Elle marche devant, la fille Devant mais pas trop, Tout proche de la mère En fait… La mère ensuite Lourde, lente, Jeune pourtant, Pourtant si lente Deux béquilles… Elle suit la fille, Précède le père, la mère. Le père que l’on croirait le frère D’abord de loin. Mais il est bien le père, Maigre, diminué Peut-être un accident… Sûrement. Ils ont réglé leur vie La fille et le père Sur les pas de la mère Ils ont réglé leur vie En marge de celle des autres Ils sont là tous les trois Unis dans cette lenteur Scellés dans cet amour Au rythme irrémédiable Toujours derrière En marche solennelle Toujours suiveurs D’un monde qui va trop vite Ils vivent au ralenti Cette vie qu’on leur a pris.