J’ai brisé ma vie à attendre, à attendre J’ai brisé ma vie à entendre, à surprendre Le bonheur des autres par la fenêtre, A voir tourner la joie éclatante de leurs rires Aux destins qui se lient et qui se désunissent, D’étonnement grisée par cette mascarade Qu’inconscients ils se jouent Sans pudeur et sans relâche Derrière des apparences.
Par avance lassée par les règles grotesques De ce jeu où l’on perd car les dés sont pipés, Je n’ai même pas tenté de rentrer dans la ronde Qu’ils suivent disciplinés en menuet monotone Comme les chevaux de bois D’un manège d’ennui.
Et mon regard alarmé, vite je l’ai détaché De cette scène en bas, pour le monter plus haut Et ressentir plus fort Un besoin salvateur De m’échapper en douce...