Un sentiment si fort, si aigu qu’il devient confus Eclats de rire ou sanglots du chagrin, L’un comme l’autre salvateur, ils soulagent Et l’on ne perçoit plus la frontière Entre la douleur et le plaisir.
Souviens-toi ces ciels d’été trop lourds Teintés de violine où gris et orangers se mêlent En toile de fond de l’orage. L’argent aussi illumine le ciel, on croirait un miroir Dans lequel la planète ne trouve pas son reflet.
Souviens-toi ces moments savoureux Où tout semble peser pourtant, Atmosphère oppressante que l’on tolère Puisque l’éclatement est inéluctable… Chute d’eau assourdissante.
Le bruit de la pluie les soirs d’orage C’est beau. Il s’amplifie, monte crescendo… Alors, les canons du tonnerre claquent En roulements percutants…
Souviens-toi l’air liquide… Ciel océan… Dans les rouleaux du temps, Sombrer les yeux ouverts, Rêver les beaux yeux verts… Noyade dans le passé.
Le courant du présent Me ramène vers la grève Où il manque la mer, Où il manque l’océan. Et tu me manques, aussi.