Enfant, de la jetée, j’admirais les couchers De soleil. J’écoutais le refrain argentin De la mer déployant ses flots sur les rochers. Les mâts mélodieux se miraient dans son tain.
Rêvant d'Eldorados et d'Afriques du Nord Je parlais des diamants et des pépites d'or A un nuage ami qui partageait mon sort De n'avoir pas d'attache et de vivre dehors.
Subjugué, debout par tant d'immobiles côtes, Mes yeux sur ces bateaux dont les vents sont les hôtes, Trouvaient à leurs pavois une étincelle étrange ;
Et je m'imaginais, — c’est ma nature, certes— Qu’ils partaient sûrement assurer les dessertes De ces chers pays dont on chante les louanges…