À la mémoire de l’honorable Grand Rabbin Shabetaï Mangoubi.
Tu es chez ton frère parlant du passé, Des juifs du Nil, tous déracinés, de ta vie En ce temps là, de tes parents partis A contre-coeur de ce pays ensoleillé.
Shabetaï, ton arrière grand-père paternel Le rabbin que tu n’as pas connu, redevenu Vivant, son portrait à la maison suspendu, Retient ton attention et voilà que tu pèles
Tes pensées pour parler de lui. Le rabbin De la communauté Israélite caraïte parlait Sept langues dont le turque, langue qui l’a lié D’amitié avec le Khédive Ismaïl au destin
Attaché au canal de Suez qui fut nationalisé En mille neuf cent cinquante six par le colonel Nasser, mettant fin à la tolérance. La belle Vie était finie pour les juifs du Nil, déplacés
Sous d’autres cieux, mais libres, ce passé Révolu, ils veulent en conserver la mémoire Pour les générations furures qui ont le devoir De se souvenir de cet exode qui les a libéré
De l’intolérance. Ô Shabetaï, tu as transmis À tes enfants et tes descendants l’amour Des dix commandements et de la vie Que je rappelle à tout le monde, à mon tour.