Monsieur Elie Saïd, pharmacien d’industrie, Miro pour les amis, maintenant retraité Et grand-père pense au temps où à Alexandrie, Sous son soleil haut, il se faisait bronzer Tout en admirant les nanas sur la plage ; Qu’il est lointain ce temps de l’insouciance Où jeune et beau il ne pensait pas à son âge. Les années sont vite passées, l’intolérance Règne aujourd’hui sur l’Égypte qu’il a quittée Il y a plus de cinquante ans pour prendre racine Dans ce beau pays plat chanté et tant aimé Par Jacques Brel qu’il écoute en sourdine.
À Rixensart, dans la solitude de sa maison, Il fume sa cigarette en disant qu’il n’avale Pas la fumée, tout en se faisant une raison En buvant son café que rien ne sera plus égal. Miro a bon cœur, les yeux moqueurs, l’esprit Frondeur, le baratin facile, il aime cuisiner Des plats libanais aux dames et à ses amis, Tout en louant la perfection de ses mets Préparés à l’ancienne selon une recette Maternelle. Sérieux, le rire présent, il dit Que la pharmacie et la cuisine content fleurette Et finissent toujours par mener au lit.
Sacré Miro, farceur, ami que je retrouve Dans la joie à Bruxelles et qui malgré le passage Du temps demeure jeune d’esprit, sans âge.