Dans le fond de ma mémoire sont cachés Des souvenirs lointains abandonnés Qui me rappellent le départ précipité D'une communauté dispersée, De ce drame qui s'est déroulé, De cet exode imposé qui a fait Des Juifs du Nil des déplacés Ils me disent qu'il faut que je me souvienne De cette histoire, pas si ancienne, Pour ne jamais oublier Et de raconter l'exode forcé Des Juifs du Nil. Ils me demandent si mon coeur va battre En me revoyant, enfant A Mandara, l’été, écoutant Et regardant les vagues calines Des plages alexandrines. Ils me demandent si mon coeur va battre En revoyant les synagogues vides, Les millénaires pyramides Et en me promenant dans ma ville Avec ma petite fille Au bord du majestueux Nil. Ils me demandent si mon coeur va battre Sur le chemin poussiéreux du passé En me rappellant que les peines Passées sont toujours atténuées Et de vivre le bonheur présent, A chaque moment. Cinquante années après, bat mon coeur De joie, libéré de mes peines et malheurs Des temps passés.