Au bord du lac, elle se promenait En pensant à l’année où elle avait passé Le bac. mille neuf cent cinquante six Trés spéciale année où avec ses amis Elle avait célébré sa réussite et écouté Avec angoisse en juillet le discours De Nasser, sa décision sans recours De nationaliser le canal de Suez, de libérer Cette terre du Nil du joug des etrangers. Elle avait compris que rien ne serait Plus pareil pour sa famille, sa communauté. Elle vécut après l’attaque tripartite Dans la peur ainsi que tous les israelites D’Egypte quand Nasser se retourna Contre eux avec vengeance, décreta Des lois spéciales et séquestra leurs biens. Les juifs du Nil partirent avec presque rien En main vingt livres egyptiennes, un laisser Passer sans retour. Une communauté Vivante de quatre vingt cinq mille, dispersée Au quatre bout du monde dans la douleur La tristesse avec l’espoir de vivre sans peur Ailleurs. Elle constatait non sans fierté En respirant l’air pur du lac dans la liberté Le courage de sa précieuse communauté Qui porta le poids de l’exode, sans rancoeur Et que maintenant ses membres, de tout coeur Souhaitaient qu’une paix durable puisse Régner entre les trois religions de la region.