Seul, pensif, il marchait Un chien noir aboyait Un chat cuivré ronronnait Une mouche vibrante l’agaçait Il avait très chaud Le soleil était haut Dans le ciel, l’eau Froide du ruisseau L’invitait à se baigner Au plus vite pour échapper A la suffocante chaleur Et trouver un brin de fraicheur. Il respirait le bonheur Dans l’eau en songeant A sa bien aimée Auz cheveux dorés Comme des épis de blé Fauchés à la fin de l’été. La guerre les avait séparé Brutalement, il ressentait Une douleur à la poitrine En pensant à elle, sa voisine Forcée de quitter, ses yeux Verts devenus tristes, peu De chance de la revoir. Elle était partie un soir Sans dire adieu, à toute vitesse. Il avait ressentie sa détresse Aussi bien que sa tristesse. Il était serein et heureux De garder une niche spéciale Pour elle, dans son coeur En retrouvant le bonheur Ressenti quand il l’avait vue. Il sortit de l’eau après avoir bu Satisfait de l’avoir connu En espérant la fin de la guerre Pour la voir comme naguère.