Je le revois encore assis silencieux Le regard perdu, le sourire malicieux Cela faisait des années qu’il ne disait Rien, lui qui avait perdu son identité.
Les cheveux crépus, la peau noire Le nez aplati, tout le monde pouvait voir Qu’il avait atterri d’un autre continent Pourquoi s’était-il tu depuis si longtemps?
Avait-il eu un profond chagrin d’amour Pour somber dans ce silence qui durait toujours Ou incapable de s’adapter à d’autres coutumes? Fallait-il que tout le monde assume
Que ce silence n’était dû qu’à la sénélité Je voyais dans ses yeux la nostalgie d’un passé Présent dans sa mémoire qu’il fallait Stimuler pour qu’il puisse trouver la paix
Et échapper à l’enfer cruel des aliénés Où il était enfermé depuis des années. Il ouvrit son coeur à mon geste de compassion Pour reparler de sa vie, des émotions
Qu’il avait ressenties, son pénible destin De déplacé entre deux cultures aux chemins Si différents. Il se devait de faire un choix Pour retrouver sa mémoire et la foi.