Ces enfants portaient des fusils sur les bras Forcés par un cruel destin de devenir soldats. Ils rasaient tout sur leur passage, jouant à la guerre Avec le sang des sacrifiés, comme naguère Ils s'amusaient avec du coca. Ils se soûlaient, Se droguaient pour essayer de réprimer Le rituel quotidien de la terreur qu'ils semaient Colline après colline, village après village, Chaumiere après chaumiere, laissant sur leur sillage Les traces de viols, des souffrances sans fin, Le sida, la famine, le marasme sur le chemin Infernal de la haine, pris dans le cycle infernal De la violence, enfants, ils avaient oublié le récital De la paix, la foi, l'amour, mots inutiles et vains Qui n'avaient pas le pouvoir d'assouvir leurs faims Ou leur rendre leurs parents. Ils devaient terroriser Pour fuir leur propre terreur et continuer à tuer Pour survivre. Ils erraient sans identités recherchant De nouvelles proies pour se venger, eux les sans Noms de cette humanité indifférente et cruelle Qui ne leur avaient pas donné aucune réelle Chance d'être enfants en tuant leurs parents.