Le lac Michigan pendant que je grelotte Sous le soleil timoré de décembre m’ôte L’envie de me baigner et m’invite à revenir L’été sous un ciel bleu limpide pour tenir Compagnie aux célestes créatures Qui vite débarrassées de leur parures Se font dorer les seins nus dans la gaieté Et la vigueur du printemps, la montée Irresistible de la seve des nymphes, belles Et jeunes sur la plage, pendant qu’à la pelle Les enfants s’amusent avec le sable fin, Et rêveur, serein, je pense au long chemin, Au temps lointain qui de la ville du soleil Héliopolis m’a conduit vers le gris ciel Du pays plat pour enfin prendre racines À Chicago pour qui j’ai une faiblesse caline Moi, le juif du Nil déplacé, j’ai trouvé L’amour, la chère liberté et la sérénité.