J’ai ouvert de vieilles armoires Depuis longtemps fermées Et j’ai sans hâte vidé des tiroirs Remplis, poussiéreux et ignorés.
Loin de la verdoyante vallée du Nil Les années se sont vite écoulées Et j’ai heureusement pu conserver le fil De mes idées, sans aucune animosité.
À Héliopolis, sous beaucoup de soleil J’ai vécu une partie de ma vie sans souci Et j’ai eu sous la protection de son ciel La naïveté de croire au paradis!
Une vieille photo sentant le moisi M’a rappelé mes grands-parents Morts et l’amical soleil de l’après-midi Quand je les quittais, sereinement,
Hélas, les chauds vents de la cruauté Se mirent à souffler et rapidement Chassèrent les juifs loin de l’inimitié Vers d’autres cieux, la chère liberté.
J’ai refermé les tiroirs sans nostalgie, En me rappelant mon exode et celui De tous les juifs du Nil qui ont fleuri Sans s’apitoyer sur leurs ennuis.
Et moi… un des témoins de cet exode J’ai écrit sur le tard, ce simple récit