Enfant, elle a vécu avec la mort, Miraculée, elle vit avec des remords, Pourquoi n’est-elle pas aussi morte, Dans ces camps où une fois la porte Fermée, votre âme partait en fumée.
Pourtant elle respire encor la vie, Avec la peur, ses enfants, son mari De longues années de souffrance, De joie, marquées par la présence D’un passé impossible à réprimer, Le désespoir, des visions d’horreur, Les senteurs suffocantes de la peur Qui reviennent par toutes les saisons Les nuits, de quoi perdre la raison.
Pourtant il fallait survivre et porter Sa croix, loin de la terreur du passé, Le silence qui n’amène pas l’oubli, Conserve le doute, les peurs, les soucis. Oublier sa mémoire, ne pas pouvoir Raconter, le plus sacré des devoirs Avant de s’en aller vers des horizons Lointains et garder toujours la raison!