L'hiver avait été long, rigoureux Il se sentait déprimé, malheureux La douceur des hivers de sa terre Natale lui manquait, lui qui naguère N'était pas frileux voulait maintenant Retrouver la chaleur des hivers sans Neige de la terre du Nil. Il était parti Sans retour et toute sa communauté Considerée indésirable, poutant tous Etaient nés là, avaient bu avec goût L' eau du Nil. Forcés de s'en aller. Déplacés, ils avaient travaillé sans arrêt. Il pensait au passé sans aucun regret Sereinement, ils avaient accepté la douleur De l'exode comme la froidure et la rigueur De L'hiver. Les sages paroles de son père Inscrites dans sa mémoire et par sa mère Renforcées lui revenaient, à tout malheur Il y a bonheur, il faut aller libre de la peur De l'avant. Il appréciait les conseils reçus La sagesse sans fin de ses parents devenus Déplacés, agés. Ils ne s'étaient pas laissés Aller à la dérive, la colère ou la facile pitié. Ils lui avaient donné l'example du courage La volonté de réussir, de délaisser la rage Aux perdants. Il oublia la froidure en pensant Avec gratitude aux paroles de ses parents. Il accepterait toutes les saisons dorénavant Car le bonheur ne vient pas en ruminant.