Le temps des souvenirs est revenu, Des années passées, qu’ai-je retenues ? Les senteurs de jasmin et le blue du ciel, Les dattes noires à la saveur de miel L’insouciance de ma jeunesse alexandrine Le sourire câlin des copains et copines La courte visite du Roi Farouk au Lycée À la remise des prix scolaires en fin d’année. Les cris de vive les vacances, adieu Les pénitences sous un ciel miséricordieux. L’appel du muezzin invitant les croyants À la prière dans un pays qui était tolérant. La majesté des Pyramides et le silence Du Sphinx face à la montée de l’intolérance La guerre israélo-arabe, la peur, l’incendie Du Caire, la haine, la violence, les tueries Par les frères musulmans, la révolution Avec le général Naguib l’espoir renaît, Nasser au pouvoir, l’espoir disparaît, La nationalisation du Canal, la guerre, De Suez, les séquestrations, les frères Ennemis, le rapide départ des étrangers Et sans retour des juifs du Nil dispersés. L’exode, la volonté de bien réussir Face à l’adversité, agir pour ne pas pâtir, Sans rancœur, le courage de la sagesse, Les souvenirs de la tolérante tendresse Demeurent vivaces et loin de la saveur De l’eau du Nil, la vie fleurit sans peur.