Elle marchait la tête courbée A pas rapides et saccadés. Elle revoyait son passé,oublié Comme dans un rêve éveillé .Elle était de nouveau jeune fille Quittant cette chaude terre du Nil Le départ s’etait fait brusquement Sans préparation, rapidement La voilà dans un autre monde De l’orient à l’occident, la ronde Fut completée sans joie. La peine Ressentie par ses parents, à peine Arrivés à destination lui revenait. Gamine insouciante, elle fuyait Vers l’avant, le passé était mort. Elle ne ressentait aucun remords D’être libre, joviale, insouciante Quand elle voyait ses parents Tristes nostalgiques, ardents Dans leurs souhaits de retourner Dans ce pays d’ou ils avaient été Chassés, Ils étaient angoissés Déplacés, réfugiés, sans patrie. Ils se mirent à travailler avec ardeur Et firent face à leurs malheurs. Le coeur soulagé et maintenant Retraités, ils parlaient tout le temps De ce passé qu’ils n’avaient pas oublié. La gamine devenue maman a vécu Les mêmes émotions et survécu Le drame de toute sa communauté.