Les juifs du Nil
Aux quatre coins du monde, des noms
Dispersés résonnent à mes oreilles
Et me ramènent vers ce fleuve sans pareil
Le Nil et l’Egypte, le pays des pharaons.
Je me rappelle nostalgique, le temps
Où une communauté vibrante, dynamique
De quatre vingt mille personnes, unique
Par sa diversité participait à l’essor, au renom
De cette terre aimée où ils étaient nés.
Et qui par un beau matin leur demanda
De quitter. Que sont devenus les Sanua,
Ades, Cattaui, Cicurel, Gattegno, tous tombés
Dans l’oubli avec Mourad Farag, poète
Et philologue caraite, les Suares, financiers
Et banquiers, fondateur du Crédit Foncier
Egyptien et de la ville de Hélouan. Cette
Communauté de juifs rabbanites, caraites
Et Ashkenazes est aujourd’hui sans vie
Une vingtaine de personnes, la mélodie
Douce, des temps passés n’est plus, le rite
Millénaire est rompu. Adieu à nos rabbins
A Maimonide, aux rabbins Nahum Effendi
Ventura, à nos synagogues, nos écoles, la vie
N’est plus, juste le silence glacial, le chemin
De l’exil, l’oubli. Adieu à tous nos morts
En exil qui ont tant aimé cette Egypte tolérante,
Adieu à tous les Juifs du Nil dans l’attente
De ne pas tomber dans l’oubli, que les torts
Qu’ils ont subis sur cette terre tant aimée.
Soient reconnus, leur exode dans le silence
S’est déroulé, la souffrance, la tristesse
Ne sont plus que des souvenirs exprimés.
Sans rancoeur. Juifs du Nil, votre vie continue
Dans une sérénité et résilience absolues.