Je me souviens encore de mes pleurs Qui agacaient ma mère, de ma peur De quitter ma bonne qui gesticulait En invoquant Dieu de me protéger Durant ce voyage vers ces terres Inconnues, du silence de mon père De sa tristesse à devoir s'en aller Sans retour par cette belle journée De printemps, de l'odeur appréciée Pénétrante du jasmin qui m'invitait A rester dans mon pays. Je réalisais A ce moment que notre vie avait Basculé, je ressentais la tristesse De mon père, l'immense détresse De ma mère, sa peur de l'inconnu Et ses regrets de quitter sa rue. Tous les printemps, je ressens Cette peine, l'émoi de mes parents Chassés de cette terre sans façon Et je pleure pour tous les sacrifiés De la haine. Devenue aussi maman Je pense sans tristesse à mes enfants Epargnés de ma peine d'être déplacés Et des larmes de joie caresse mon nez.