Allongée sur le lit, les cheveux en épis Le yeux verts fermés, elle pensait Au passé qui n'était plus. Elle était parti De son pays natal à sept ans et n'avait Plus revu depuis cette terre du Nil Que ses parents avec regret évoquaient. Des souvenirs précis de sa tranquille Enfance lui revenaient, la gentillesse De sa nurse, la protection rassurante Du portier les yeux pleins de tendresse Du cuisinier, la chaleur bienveillante De son sourire, la joie manifeste De sa mère à son retour de l'école. Elle savourait ce moment loin du reste Du monde, là, immobile, sans parole Précieux moments d'un bonheur Oublié qui avaient subitement basculé Avec la détresse du départ, la peur De l'inconnu, la tristesse éprouvée Par ses parents dans ce pays d'accueil Adieu l'insouciance, le bonheur, la joie Ressentis sur cette terre de soleil Adieu ma nurse, mon cuisinier, mon portier Je me souviens de vos pleurs, je ressens Jusqu'à ce jour votre affection que vous aviez Pour moi, la douleur de ses parents Morts sans avoir revu ce pays aimé. Quels crimes avaient-ils commis pour être Punis, bannis de ce pays à jamais. Les larmes du souvenir, de la tristesse De l’affection lui rappelaient ce pays perdu.