Elle voulait prendre la sortie En finir de sa misérable vie. Sa souffrance était terrible Elle avait été jeune, belle Sa décheance maintenant réelle Elle arrivait à peine à marcher A manger, le cancer allait gagner La bataille. Elle avait essayé Toutes sortes de traitements Mais rien ne l'avait vraiment Aidé. Des métastases, la douleur Partout, elle n'avait pas peur De la mort qui pour elle serait Une délivrance. Elle regrettait De devoir quitter ses enfants Si tôt, mais avait-elle vraiment Un autre choix. Ils s'occupaient De cette femme qui etait devenue L'ombre d'elle même, frêle, menue Elle leur murmurait, je vous aime. Ils voulaient la soulager même Pour un instant, la souffrance Etait devenue intenable pour tous. Elle les avait protegé, aimé, partout Ils allaient ensembles, insouciants Heureux, ils seraient dorénavant Que deux. La triade auparavant Heureuse, brisée à tout jamais Par l'injection de morphine par L'ange de la mort. Un autre départ Etait dû, sans leur mère bien aimée. Vingt années après la tragédie Ils osaient parler d'euthanasie. Leur drame, celui d 'autres aussi Devait être conté pour sensibiliser Ce monde indifférent et l'amener A accepter le droit des mourants De partir soulagés, dans la dignité Et de la famille traumatisée De ne pas être jugée et penalisée.