Un ciel d’hiver par la fumée obscurcit Et par les lueurs orangées éclaircit Une puissante odeur acre me piqua Les narines et marqua mon odorat Pour la vie. Le centre du Caire brûlait Et moi d’Héliopolis inquiet j’assistais De loin sans encore connaître l’ampleur Du drame, aux émeutes de la terreur Qui eurent lieu, l’après-midi du Samedi Vingt six janvier et prirent sans pitié la vie A trente personnes, firent cinq cents Bléssés et brûlèrent sept cents bâtiments Dans le coeur économique de la ville. Tout avait vite basculé sur les bords du Nil Laissant la belle dame violée, déshonorée En pleurs, prélude au départ forcée Des européens et tous les juifs égyptiens. Ces émeutes avait sonné le glas d’une ère Et amenèrent au pouvoir le colonel Nasser L’absence de liberté et l’istauration de la loi Martiale. L’ Egypte s étouffait sous le poids De la dictature et désirait retrouver l’espoir En humant le jasmin de la révolution. Le noir De la fumée n’est plus, mais la détresse L’incertitude demeurent, après la liesse Du moment, tout est à rebâtir et construire Cinquante neuf années après, pour un avenir Meilleur souhaité à une Egypte tolérante.