Tu es tout seul avec tes pensées, Les années sont vite passées, Les larmes te viennent aux yeux. Tu regardes tous ces malheureux Chassés du pays où ils sont nés Et tu te souviens de ton départ De ce pays aimé qui en avait marre De tous les juifs du Nil, des étrangers, Tes adieux au Sphinx le coeur serré, Ton embarquement d’Alexandrie. Un jour venteux sous un ciel gris, Ta douce maman en pleurs La séparation, l’angoisse, la peur Ton départ que tu savais sans retour, Ta courte escale à Athènes pour Visiter l’Acropole, puis l’arrivée À Gênes et ta joie de rencontrer Ton ami Elie Frewa, ses parents. Ton départ par train rapidement Pour Bruxelles après ta visite À son magnifique cimetière, Un long voyage, ta dernière Étape, la Gare du Midi où fatigué Et heureux de retrouver tes amis Héliopolitains de la famille Mizrahi. Chaleureux accueil, inoubliable Moment de ta vie, ta mémorable Visite à l’Exposition Universelle, L’ Atomium, la fierté de Bruxelles, Ton émerveillement en visitant La Grand Place et ton étonnement Face à l’ancienneté des pavés Traîtres de la capitale. Tu te sentais Soulagé et tout à la fois angoissé De commencer tes études de médecine Au pays de la liberté, loin de tes racines. Huit longues années se sont passées Avant que tu ne puisses retrouver À Paris tes parents partis eux aussi Sans retour et te voilà seul assis, Toi le médecin psychiatre retraité Revoyant un épisode de ta vie passée Vécu par tous les juifs du Nil déplacés