Je ne me souviens pas d’être né à Héliopolis par une fraîche nuit d’été Et que mes premiers cris furent poussés Sous le signe de la vierge bien aimée, Mais, je me souviens de ce vent chaud Suffoquant, le khamsin, qui souffle tôt En avril et donnait à la ville des allures De fantôme soumettant à des brûlures Douloureuses mon visage d’enfant. Ce vent a poussé les juifs du Nil loin De la senteur du jasmin vers de lointains Horizons de tolérance et de liberté.
Je remercie ce vent qui sans m’aveugler M’a vacciné contre l’intolérance opérante à l’ombre des pyramides et régnante Depuis la création de l’État d’Israël, Le khamsin continue de souffler, cruel, Punitif par son intransigeance sapant Les espoirs de démocratie, chassant La liberté et ramenant des lois archaïques Mal adaptées pour gérer la république. Puis-je espérer que le khamsin cessera D’aveugler les esprits et que là-bas Revivra la tolérance et la démocratie.