De ma fenêtre, je regarde la vie Qui sur la terre n’est pas le paradis. Je suis né la première fois dans la cité Du soleil, Héliopolis qui m’a bercé Et que j’ai aimé dans ma jeunesse. Je l’ai quitté un jour avec tristesse Pour ma deuxième vie sous le ciel Brumeux de Bruxelles où le soleil Se cache très souvent, des années Difficiles où j’ai vécu seul réfugié Dans ma solitude. J’ai fait mes adieux. Moi le juif du Nil et pour le mieux À mon pays natal qui ne ne voulait Plus de ses juifs et j’ai quitté Cette ville hospitalière, ses vieux Pavés pour d’autres lointains cieux.
Au bord du lac Michigan, dans la cité Du vent, Chicago, ma vie a débuté Pour la troisième fois en compagnie D’une étoile belge, Claire, mon amie Mon épouse où unis tous les deux Nous avons pris racine heureux. Deux enfants, une petite fille, passe Le temps et sans que je me lasse De penser aux trois vies dans une vie Qui avec compassion m’a nourri.
