Les années ont passé, je regarde derrière moi Et je me dis: rien n’est plus comme autrefois. Je ne reconnais plus la terre où je suis né, Un lourd brouillard de silence est tombé Sur les maisons, les synagogues, les rues, Tout semble si présent, mais n’est plus. Des centaines de milliers partis sans retour Pour échapper à la rage des vautours. Portant silencieusement leurs fardeaux De peine sous l’oeil impuissant des oiseaux Et du soleil, le brouillard s’est dissipé Mais le paysage est demeuré dénudé, Sans la verdure se meurt la fraternité.
L’arbre déraciné a repoussé ailleurs Sous le regard du soleil et les meilleurs Souvenirs à la senteur du jasmin Continuent de parfumer mon destin, Sous d’autres cieux le chant des oiseaux A repris et le soleil est aussi chaud,