Yeux clos, lorsque je puisais dans les tréfonds de mon âme Je me retrouvais plongée dans un palais vide, inanimé, parfaitement sculpté Comme si un voleur avait dérobé tout objet Pourtant rien de matériel ne pouvait face à cette prestance vacante, orner davantage cet édifice mortuaire Tout est de noir, de blanc de gris, et dans cet espace petit malgré les mesures infini, je n'étais rien. Je n'existais pas, je n'étais qu'une dissonance spirituelle, qui écoutait l'hymne mélancolique de la vie déchue Dans un silence figé tel une statue Le seul reflet teinté dans ce pays des songes endoloris Était cette lueur bleue qui peinait à être dans ce brouillard dilué de larmes salées: vapeurs suffocantes Semblant à un feu follet, je la suivais aveuglément dans l'espoir d'une porte enchantée lorsqu'un vent provenant du néant s'acharne sur elle La flamme s'agite, folle, elle se vide. une fois éteinte elle regrette de n'avoir pu rester de marbre face à ses émotions bariolées qui tempêtent en elle Elle se laissa, comme par choix, murée L'extérieur la faisait tressaillir et cette joie qui fusait en elle La complétait à tel point que la contrôler était impossible Car la lueur préférait oublier, et que cette sensation était un besoin La liberté ne faisait que la brider devant des possibilités riches et multiples Comme elle aimait se laisser aller, elle se jeta dans les bras de celui qui avait le pouvoir de la détruire Se jouait des conséquences et prétendait accepter les aléas La petite flamme fut engloutie dans des eaux claires Car dans ce monde il n'y a pas de profondeur, car il n'y a rien de plus obscur que les cieux, dont la lumière rend fade et brûle les ailes. Dans ce monde, l'eau cristalline n'a de fins, comme le passé et le futur n'existent point Et que pour ainsi dire une partie de moi n'est pas dans les tréfonds de mon âme Et c'est dans cette pureté immaculée que je me retrouve, là où il est si facile de se perdre, où tout est moi et que moi je ne suis rien, ainsi est mon apothéose songé comme une dérive Je suis cette lueur , dans ce palais froid Je suis cette somnolence et cet engourdissement qui parfument l'atmosphère Je suis cette quête éternelle et ce désir inassouvie Et je reconnais que ce besoin de m'enivrer et que toutes mes erreurs sont moi Je suis ce chaos et ses apparences de force tranquille Mes fautes me trahissent et par la fatalité dont elles m'imprègnent, elles m'insufflent l'espoir Et malgré ma volonté je leur fais écho, mais il est de mon devoir de lutter contre mes maux afin de m'élever comme l'ont fait mes héros