Les vieilles pierres racontaient le vent d'autan. Dans la rivière, courait le rire des enfants. Et, sous le pont, passaient le temps bien indolent, Les soleils d'or aux ricochets étincelants.
S'amoncelaient les feuilles mortes dans le jardin, La nostalgie des pluies d'été, près du moulin. L'aquarelliste, sous son chapeau des lendemains, Voyait flotter ses plus beaux rêves de gamin.
Les vieilles pierres racontaient le vent d'autan. Et le pêcheur se transformait en confident. Sur le clocher, montaient la dentelle d'encens, Les ballons rouges partant pour le firmament.
Couleur sépia recouvrait grappes de raisins, Les tartines de chocolat, les doux refrains, Les bulles de savon, les cuivres anciens, Les confitures, même les pichets de vin.
Dans la rivière, tournaient le rire des enfants, Les chevaux blancs, les carrousels, les cerfs-volants. Les pétales d'un nénuphar, tout ruisselant, Restaient figés sur une barque nommée "L'Armand".
L'aquarelliste, sous son chapeau des lendemains, Voyait couler ses plus beaux rêves de gamin, Les tartines de chocolat, les doux refrains, Même les fantômes qui lui tendaient la main.