L'Etrangère
D'où arrives-tu, Belle Etrangère,
Ton regard portant si lointain ?
Par quels chemins, quelles frontières,
Es-tu venue croiser mon destin ?
Ta chevelure, aux reflets d'ambre,
Tombant sur tes épaules dévêtues,
Laisse deviner, comme en une antichambre,
Ton cou si fier et si menu.
Dans tes yeux clairs, l'ombre sauvage,
D'un coeur aimant mais déchiré,
Fait resplendir, perçant les nuages,
Une lueur vive, transfigurée.
Et de tes pas, l'allure légère,
Dont chaque trace vite s'efface,
A peine, craintive, effleures-tu cette terre,
Pour mieux dire ainsi que tout passe.
Ta silhouette, d'élégance fine,
Qu'un rien pourtant pourrait briser,
Donne l'envie étrange, combien divine,
De t'emporter et de t'aimer.
Et à te prendre, Belle Etrangère,
Pour te serrer et t'enlacer,
Te dire aussi, Belle Etrangère,
Pour toi seule, mon amour est né !