Et s'inclinent les fleurs bordant votre passage Comme une toile offerte aux yeux des vagabonds Bleuets, coquelicots – liserés des champs blonds Aiment perdre la tête au mitan de l'orage...
Vous, qui pour votre aimée offrez avec emphase Ces roses en boutons au délicat vermeil Comparant ses velours à son teint si pareil Et prêtez votre main pour en couper la base,
Vous ferez un bouquet d'où le parfum – extase ! Lui parlera de vous aux confins du sommeil Mais à l'aube les fleurs, en oubli du soleil, Tôt s'en iront mourir en prison dans un vase
De grâce, laissez-les côtoyer les chardons ! Et dorer de leur cœur les pattes des bourdons Donnant un lendemain à ce jour qui s'achève.
Car entre terre et ciel il n'est meilleur décor Où le pied dans le sol ne s'enivre de sève Dans les jardins, les champs, sentez-les vivre encor.
Et pour plaire à la Belle, offrez lui des bonbons !