Vos
poèmes

Au large grondent des batailles
Que la mer en de longs sanglots
Perpétue au front des murailles
Depuis l’âcre Nuit des Brûlots.

Mais tantôt c’est la brise fière,
Chevauchant les murs de l’enclos,
Qui s’en retourne cavalière
Chanter les amours de Laclos;

Et l’île, immuable frégate,
Veille sur les flots argentés
Où dansent de jeunes régates,
Ballerines du bel été.

Les goélands font un manège
Au-dessus des réduits marins.
La vague un instant prise au piège
Retrouve son lit souverain.

Puis, quant au grisé de la roche
L’ombre de l’Aigle se confond,
Voici qu’apparaît vers Antioche
Le spectre du Béllérophon.

Lors le soleil en avalanche
Descend son lustre rougissant
Sur la croisée des maisons blanches
A l’ancre du jour finissant.

Le pas empressé des calèches
Court la ruelle avant la nuit.
Un phare inquiet montre sa flèche
Dans le dédale des pertuis;

Et le ciel en apothéose,
Sur le jardin de l’Empereur,
S’enflamme dans les passeroses
Qui rendent les derniers honneurs.