Je pense aux jours heureux : ils me parlent d’enfance Noyée dans le trépas d’un monde suranné, De recours bienveillants condamnés au silence, Des rêves d’autrefois qui jamais ne sont nés.
Je voudrais, m’arrêtant sur chaque pas de porte, Rallumer un à un ces lustres oubliés (Si parfois dans sa course un bon diable m’emporte, C’est que depuis toujours nous sommes alliés).
Porté par le zéphyr enchanteur des poètes, Comme on ne voit d’esquif voguer sans étambot, J’aime à naviguer sans le fiel des faux prophètes, Poursuivre les chemins de mon coeur-paquebot,
Libre de n’être rien qu’un passeur de mémoire, N’en déplaise au brocard de l’esprit empressé, Conscient qu’il n’est futur sans bâti de l’Histoire, Que le bonheur souvent se conjugue au passé.
