Non, je ne te nomme pas, non. Tu n'en vaux pas la peine... Un nom, c'est le propre de l'humain, Un nom colle à la peau, Implique droits et devoirs à respecter. Qu'as-tu respecté, toi? Un désir bestial à satisfaire? Un nom évoque une panoplie de sentiments chez chacun... Non, pas pour moi. Vide et dégoût.
Vide et dégoût sont tout ce que tu représentes, toi. Toi, l'homme... Qui tout à sa splendeur, se laisse guider aveuglément, Par cet appendice pendouillant dont tu es si fier... Toi, tout à ses artifices, Tu l'as écouté te présenter la femme Comme une vulgaire machine à sous qui, Une fois sautés les bons boutons, T'offrirais ses réservoirs...
Où est passée cette haine que j'aimerais tant ressentir, Pour pouvoir te la cracher au visage? L'as-tu aussi volée, Comme mon innocence, Alors que tu malaxais, Haletant tel un vieux chien obscène, Ma chair de tes mains visqueuses?
Tu t'en fous, Toi qui te nourris de la naïveté des autres, De ce qu'est devenue ta proie. Et si je te dis qu'elle s'est mise à courir après la mort Parce qu'elle se sent trop sale, Tu t'en foutras aussi... T'as eu ton plaisir... Et tu t'en fous, une fois encore, s'il m'a coûté si cher.