Le soleil monte dans le sapin, puis s'en écarte. Il luit, Eclairant l'ouvrage de ses compagnes de nuit. Cinq toiles d'araignées tissées en filigrane, Entre les barreaux de la fenêtre. Ces nouvelles peaux, diaphanes, Renvoient de temps à autre Un éclair de la chaleur lumineuse du matin. Chants d'oiseaux, déjà... toujours. Mais lointains.
Perchée sur son lit comme sur une île à la dérive, Elle somnole. Tout se mélange. Peinture abrasive, Et farandole.
Le blanc de ces murs plats. Blanc cassé, plutôt. Ils n'onduleront pas. Mais l’étoufferont, bientôt.
Le bleu pâlissant de ce ciel Qui ne la couvre plus, étant trop haut, Mais l'appelle, Dans sa tardive symphonie de chants d'oiseaux.
Le vert de l'arbre qui se hausse, Toujours plus élevé, Mais qui a oublié De prendre soin de ses branches chétives.
Elle ne sait plus... elle ne sait pas.
Où est-elle? Avec l'oiseau, le merle enchanteur, sur la cime du géant. Elle rêve... Oh, si sa douleur pouvait en faire autant! Elle lui fabriquerait des ailes.
Avec les nuages qui s'égrènent, las, Comme ce temps qu'elle ne comprend pas. Ils s'étiolent et fondent pour atteindre le firmament. Oh, si elle pouvait en faire autant!