Intuition macabre Sous les chants des tziganes Les guitares jouent ce drame De la prison de marbre Au centre de l'arène Un vent de sable et de poussière Nouvelle ferria madrilène
Intuition macabre La corrida déchaîne la fièvre Et la passion des cœurs La sangria brûle les lèvres Dans la chaleur soûle des odeurs Torero sombre et fier Fixe des yeux son peuple en liesse
Intuition macabre Torero de lumière Idole et dieu inscrit la presse Intuition macabre La bête s'élance ivre de rage La cape s'élève trop haut, trop vite Les cornes projettent avec courage Le corps en arme, une rumeur triste Sourd est l'espace, instant d'angoisse La bête s'acharne, piétine sur place
Intuition macabre L'instinct sauvage reprend ses droits Entre les chairs l'hémorragie ondoie Le sang si rouge, taureau si noir Il fait si froid dans ce couloir La vie s'échappe vers la lagune La nuit s'installe avec la lune
Intuition macabre Torero n'est qu'un homme, torero quitte son trône La mise à mort l'a dépassé Ses habits déchirés sont maculés La foule d'un bond se lève
Observe la scène comme dans un rêve Cauchemar mirage, des hommes l’entraînent Les cris jaillissent dans les tribunes Les bras le hissent hors de l'arène Les cœurs se crispent sous les peaux brunes
Intuition macabre Sous les chants des tziganes Les guitares jouent ce drame De la prison de marbre Le flamenco s'enflamme Les gitanes versent des larmes Par leur danse elles vénèrent Torero dans la lumière