Sur le mur, entre le port et la Volga Il y a ce portrait roi Femme immortelle aux formes si belles Femme de velours faite pour l'amour Entre le port et la Volga L'eau qui s'écoule versée là-bas Emporte en elle la saveur d'un endroit
Vieil homme Du fond de ta mémoire Tu me racontes cette histoire D'une femme si belle Qu'on voudrait la toucher Qu'on voudrait la troubler Pour qu'elle s'éveille
Tes mots sont des couleurs Qui me brûlent d'ardeur Au timbre de ta voix Tu m'emportes loin de là Entre le port et la Volga…
Sur le mur, entre le port et la Volga Le piano seul trouve sans les mots Le son des notes comme un tempo Le mistral souffle sur les collines Et chasse l'enfant par ses épines L'église sombre paraît si fraîche Quand dans l'ombre traverse la flèche
Grand-père guidé au ciel Rappelé à Dieu Grand-père mortel J'observe la mer sous le soleil
L'odeur d'encens brûle ma tête Où plus de cent pensées secrètes Trouvent à la mort Un goût amer, un goût de terre Souillée des larmes du remords Il fait froid et sombre Et je frissonne face au cimetière Comptant les croix que je dénombre Sans plus apercevoir la mer
Grand-père figé Des ailes t'ont emmené Grand-père tonnerre Gronde dehors en plein mystère
La nuit qui tombe sur ce tableau Eteint avec douceur les accords des pianos L'herbe frissonne sur la colline…
