Le vent vient napper les cieux de nuages fervents, Se consume alors un éternel chapiteau changeant, Où la main de l'artiste, inspiré, tresse l'acanthe Et où le laurier est le portrait de notre âme enfante.
On peut y apercevoir un ciel animé de souvenirs. Regarde, fils, nos primes amourettes ondoyées, Au son des violoncelles que les étoiles au tenir, Nous offrent tel un bouquet d'esguille de berger.
Et quand il pleut, père, cet artiste prend sa douche ? Non, mon petit. Quand il pleut, il peint à l'aquarelle. Sa gouache éthérée est aux couleurs de l'arc en ciel, Et sa peinture ravie les plus fugaces et fines bouches.
Embrassons ces alizés et vivotons ce bref instant, Car si l'artiste en ce jour nous berce de sa toile, Demain se peut qu'il désarme nos vies aisément, Fils, comme un bateau errant sans vergue ni voile.