Retirés sous les cieux comme en un sanctuaire Longuement attendris à leur propre beauté Ils inventaient pour eux les gestes séculaires Épuisant de leur corps la calme volupté.
Puis, enivrés d’amour et las de satisfaire A des enchantements à jamais répétés, Longtemps ils sommeillaient et dans l’ombre stellaire Ensemble retrouvaient leur immobilité.
Te souvient-il des soirs où sous l’ample portique Nous écoutions renaître, immense et féerique, Un silence sans fin que tu brisais parfois ?
Chaque murmure offrait une présence extrême. Et du chaste baiser aux caresses suprêmes Lentement s’éveillait un songe d’autrefois.