L'hiver allonge ses heures paisibles Dans les abysses tourmentés du monde, Où règne un Dieu ténébreux qui féconde Des créatures visibles et invisibles.
J'erre parmi les corps de cette multitude Et je songe, dans ma contemplation A ce don précieux offert en consolation Aux survivants accablés de lassitude.
Ces visions de nuées fantasmagoriques Rappellent mes fièvres hallucinogènes Quand jadis, je portais dans mes gènes La longue hérédité de colères homériques.
Et je sens le retour d'un funeste présage : Perle noire troublant mon désir de sagesse, Comme souffle le vent d'une éternelle jeunesse Dans la blanche immensité du paysage.
Mais si je reçois du Ciel un doux réconfort Pour soulager les failles de mon cœur, Je suivrai cette route qui mène au bonheur Semblable à la paix infinie de la Mort.