Je veux, pour toi qui règne sur un éternel été Te donner un Ange qui t'ornera de sa pureté
Je veux que sa beauté affranchisse ta mémoire D'une existence martyrisée dans ton purgatoire
Il te fera, d'un linceul immaculé, un habit aérien Et, de ses ailes graciles, à la blancheur virginale T'emportera loin de ce monde où tu ne vois rien, Ce qui a sombré dans la lente agonie hivernale.
J'erre parmi d'étranges silhouettes décolorées Qui tombent à mes pieds dans un silence glacial Expirant dans ma tombe décorée de roses givrées, Âmes perdues gardées dans mon repaire sépulcral.
J'ai, pour soulager ma conscience, choisi de t'aimer Sans fleurs ni couronnes, pour conjurer ma lâcheté Et ma peur, herbes folles qu'il me faudra exhumer Afin qu'elle soient sacrifiées sur l'autel de ma vanité.
Le voici cet Ange, pour exalter ta banale destinée A l'abri des regards dans ta demeure illuminée.
Mais le regardant veiller sur l'univers des vivants Tu le trompes pour l'anéantir, Lui et les survivants !