C'est la nuit préludant l'aube éternelle, Une longue nuit où les rêves s'éveillent Lorsque des nuées de fantômes veillent Et prolongent cette heure solennelle.
Harmonisant leurs chants sacramentels, Leurs âmes glissent sous la voûte étoilée Dans le silence d'une chambre immaculée, Sans troubler le repos des mortels.
Ici, réapparaissent les jours ennuyeux Faisant oublier les souvenirs exotiques, Et rejouent des airs faussement idylliques : L'oubli de l'amour et des larmes aux yeux.
Quand les rêves remplacent toute la vie, On s'habitue à l'ennui, vide et terrible De ne plus croire en l'existence paisible Qui comblerait enfin la plus petite envie.
Alors, osant promettre sans y parvenir, La nuit déploie sous son voile d'éternité Le vœu, soufflé par un vent de liberté : Partir vite ! Partir, pour ne jamais revenir !