Toujours, à minuit, mille légions de chimères Éparpillent ses baisers au vent de l'ennui, Des "je t'aime" éculés aux saveurs douces-amères Qu'il me plaît d'écouter pour rester avec Lui
Ces faveurs consenties pour calmer ma tristesse Ont le charme des paradis artificiels, Ces feux éphémères que procure l'ivresse Où je crois voir un monde rempli d'arcs-en-ciel
Mais nos paroles s'épuisent ; le Temps se lasse D'espérer en vain de sincères affections Et seul un vide subsiste quand l'amour passe Pour ne laisser au cœur que : pleurs et privations
Ainsi serpentent nos âmes célibataires, Éternels méandres sans joie ni avenir Dans les jeux pervers et les plaisirs solitaires Qui nous consument de n'en pas vouloir finir !