Dans cette forêt que je hais, aux créatures hostiles Elle m'accompagne, belle comme la nuit, silencieuse ; Ses noirs attraits m'attirent et son ombre pernicieuse Me fait errer sans fin parmi ces terres infertiles.
D'en haut, son œil sarcastique guette ma déchéance Et son empreinte nébuleuse fixe durement une envie : M'unir, si Elle accepte, à l'extase perpétuelle de sa vie Et que mon cœur en ruine survive à cette alliance.
Comme Elle m'aime, je l'aime aussi et accepte en don L'aveu de ses faveurs, une tiare ornée d'un diamant noir Reflétant le sel de ma mémoire dilué dans un ostensoir ; Pour m'emprisonner Elle m'offre son plus beau pardon !
Alors toi ! Dans ton habit de neige au blanc uniforme Entraîné dans le cortège qui consacre ce vœu nuptial, Tu n'oublies pas ce jour où, gravée sur un mémorial Je m'affranchis pour toujours d'une réalité difforme.