Ô Miroir ! Cruel Miroir aux alouettes ! Quand cesseras-tu de me retenir ? Je voudrais partir et ne jamais revenir, Portée par le vent, comme les mouettes.
Car là-haut, je crois voir un cœur étoilé Qui m'embrase sous l'éclat du Soleil, M'attirant, me tirant du sommeil Pour le suivre dans son refuge inviolé.
Sa solitude comme la mienne, insondable, S'abîme dans les frissons de novembre Et rêve, aux derniers jours de décembre Le vrai retour d'un bonheur immuable.
Oserai-je défier les océans et les mers Braver les sables d'une terre inconnue, Poudres fines glissant sur ma peau nue ? Ou rester pleurer sur des leurres amers !
S'il faut endurer une vie mensongère Avant que l'ombre ne fonde sur nous, Peu importe mon sort et ses remous : Je le quitte lui et cette Terre étrangère !