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Eric DALLONGEVILLE

La piece et le couteau



La pièce et le couteau

Plus jamais je n'irai méditer sur le port,
Contempler la mer, les lumières du phare,
Soupirer ma douleur, la cigarette au bec,
Comme le gladiateur j'attendais mon heure !

C'était un rendez-vous galant
J’allais chez ma maîtresse ou mon amant !
Les billets dans ma poche et le coeur transi
J’allais à mon cher rendez-vous du jeudi.

Combien de temps, combien d'années ?
L'éternité, voilà ce que j'ai trouvé.
Tout est si long, tout va si vite,
Ai-je rêvé, une heure ou une année ?

J’allais chercher ma croix, comme un pénitent,
J’ai trouvé Sade et le serviteur souffrant.
Le sperme les larmes et le sang.
La jouissance, la honte, et mon absolution.

Parfois bordel, église, sur le divan
J’ai souffert mon corps et mon âme.
La douleur est une maîtresse ardente,
Ah comme j'ai joui, pour mon argent.

Celui qui me recevait était un miroir
Celui de ma pauvre âme noire,
Un caméléon, un kaléidoscope
Mon phallus était un périscope.

J'ai baisé des fantômes
Fait l'amour à des spectres.
Mon père m'a enculé
J’ai fécondé ma mère.

C'était une belle partouze,
Tout le monde a baisé.
Sauf un, qui ne disait rien
Son nom, je crois qu'il s'appelait !

Je ne sais plus, Jésus machin.
Qu’est-ce qu'il foutait la,
Empêcheur de jouir, voyeur,
Il regardait, avec un grand sourire niais.

Je n'aime pas qu'on me mate,
Ça me fait débander,
Tu baises où tu te casses,
Voilà ce que je lui ai dit.

Il a pris ses ailes à son cou,
Moi, j'ai tiré mon coup
Mes yeux pleins de larmes
Sur moi il y avait son sang.

Lorsqu'il n'y a plus rien à baiser