L'homme qui marche.
La porte s'ouvre, il voit la route.
Un pas, la porte se ferme.
Il sait qu'il faut marcher,
Si loin il y a l'autre porte.
Alors il marche, seul.
Son ombre grandit,
D'autres sont autour de lui,
La première oasis,enfance.
Il faut partir, avec les ombres.
Il marche, elles s'estompent.
Seul, il avance, il court.
Voilà la cité des hommes.
Il s'en va, toujours seul,
Il s'amuse avec les pierres,
Il est maître du chemin.
Il n'a besoin de rien.
Il marche, il est triste.
Il cherche d'autres ombres.
Il voit l'ombre horizontale
Avec elle il fait la croix.
Il devient horizontal, il marche,
Avec l'autre, il fait le signe égal.
Deux traits barrent la route.
Il a trouvé la compagne.
Maintenant la route est belle,
Il respire comme il marche,
D'autres ombres l' accompagne.
Qui marchent, la porte se ferme.
Il ne faut jamais se retourner,
Il marche, tombe, se relève,
Il n'y a personne devant lui,
Il marche, encore, encore.
Il marche entouré d'ombres,
Inconnues, familières,
Proches, précieuses,
Il est le gardien .
Il marche depuis longtemps
Il a oublié la première porte.
