Je n’ai de cesse d’arpente Ces rues, bien que maintenant Je l’ai rencontrée, mon absolu. Mais rien n’y fait, je suis curieux. Curieux de ces rues D’où sourdent votre inconstance, Singuliers personnages que vous êtes. J’aime me mêler à vous, Me nourrir de la vacuité De vos incessants ballets. Je vous vois tels que vous êtes, étranges volatiles aux plumages d’apparat, Portant haut vos couleurs, Comme autant de marqueurs De vos humeurs. J’aime me jouer de ces douleurs Qui vous habitent car je ne peux Toutes les absorber Et cela me remet sur le droit chemin Comme la rédemption De mes sombres pensées. Pourtant, je suis bien là, Dans cette ville de soleil, Mais rien n’y fait, Je sens toujours ce froid m’envahir. Pourquoi ? Pourquoi suis-je comme cela ? Eternel solitaire de vos cités, Obscur prophète de vos plaies à venir, Réceptacle impie de nos différences. Je suis un passage, Votre passage et c’est pourquoi Je suis seul. Je vois vos regards, Mais ils semblent sans réelle existence. Qui êtes-vous ? Vous les sans-nom. Vous vous croisez sans jamais vous voir. Alors comment pouvez-vous prétendre Vous connaître ? Vous semblez à chaque fois que je vous vois, Composer le requiem de vos vies, Alors laissez-moi être le fossoyeur De celles-ci. Je vous promets de composer cette balade Que vous attendez tous, Celle de vos fins. J’ai trouvé mon but, mon guide, Je ne m’avancerai pas à rêver De sa postérité. J’espère seulement qu’elle donnera Naissance à une lignée forte, Digne et sans exemption. Je me sens vivant en cet instant. Je marche droit et fier d’être le reflet De vos désirs. Nourrissez vous de moi, Moi le Mendiant Absolu, Celui qui donne. Je ne mendie pas d’obole,