Ton absence fut longue, ô toi le roi d'Ithaque Car pendant vingt-années, loin de ton fils Télémaque Parcourant sans répit les vastes océans T'enivrant de soleil et de terribles vents
En ton coeur sommeillait la rageuse vengeance Celle que les gibets, préparent en silence Et souvent dans la nuit, de noirs et vils tourments T'arrachaient au sommeil, implacables et violents!
Et dans ton froid repaire, exilé de ta terre Tu essayais de voir par dessus les barrières Celles dont les coraux faisaient luire les bords, Du lointain souvenir de ton familier port
Tu voyais en songe bien souvent Pénélope Ta femme au regard si charmant Et lorsque las de tes luttes féroces Epuisé tu tombais sur le sable brûlant
Elle venait vers toi, comme on vient vers son homme Et tu sentais en toi naître ton désir d'homme Oh! cruelle espérance, de revoir un beau jour Tous ces êtres que j'aime qui sont mes seuls amours
Combien de temps encore devrais-je donc attendre? Ithaque ma chère île ton image me hante Et chaque jour qui passe devient un peu plus lourd Ulysse ta vengeance verra bientôt le jour!
Athéna en silence, prépare ton retour Télémaque ton fils veille sur ta couronne Et Mentor ton ami, veille sur ton royaume Ta femme Pénélope quant à elle repousse
Les assauts malveillants sinistres et farouches De tous ses prétendants qui voudraient te voir mort Et qui aimeraient bien te voler ton trésor Rassure-toi Ulysse, son amour est très fort
Et pour mieux contrarier leur funeste dessein Sais-tu ce qu'elle fait Ulysse lorsqu'elle sourie? Elle détruit sans bruit une tapisserie!