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Eric MALPAS

Les pendus.

Des corbeaux dans le ciel croassaient éperdus
Sous leurs ailes plus bas flottaient quatre pendus
Marionnettes sans vie accrochées au gibet
Leur ventre était énorme et dedans ça grouillait

Tout le long de leur corps coulait un noir liquide
Qui finissait sa course à leurs pieds sur le sol
C'était une vision abjecte et sordide
Un spectacle navrant d'infortunés guignols

On sentait tout autour de ce lieu solitaire
Des présences rôder que l'on ne pouvait voir
Cela était étrange et un très grand mystère
Planait sur ce sépulcre tel un épais brouillard

De gros nuages sombres en bataillons serrés
Défilaient sur ces corps mi-charnus mi-squelettes
Et ces pauvres dépouilles presque décomposées
Semblaient dire merci d'un hochement de tête

La macabre illusion en fait était produite
Par un flot permanent d'asticots et de mouches
Qui inlassablement Oh! montres faméliques
Remontaient dans la chair des pieds jusqu'à la bouche

Et tout cela vivait et se multipliait
Dans un crépitement implacable et sinistre
La mort sur ces pendus chantait sa mélopée
Au rythme lancinant de son refrain si triste