C’est un vent assassin tout entier chargé d’ombres Et qui franchit d’un saut l’étendue des semailles. Mes cheveux déjà gris se dispersent en bataille Sous mon feutre jauni et qui fut jadis sombre Mon crâne s’est meurtrit sous les coups des entailles.
Son arôme puissant nous dessèche les lèvres : Qui fendille la peau et procure des fièvres Des passions si féroces qu’elles donnent soucis Nous obligent à cligner nos paupières durcies. Son arôme puissant nous dessèche les lèvres .
Rentrer tout de même la récolte incendiée Par la jubilation rauque des soleils affamés . J’ai ordonné ma vie, je m’en vais mendier Dans les prairies du doute , vers des cols mal famés. Rentrer tout de même la récolte incendiée.
Les astres sont anciens mais ma paix est nouvelle : Le vent qui nous poursuit n’est plus désespéré Une graine éclatée qui poudroie dans ses ailes L’air tranchant des hauteurs l’a sans doute épuré. Les astres sont anciens mais ma paix est nouvelle .
Ce dont je parle me délivre des gouffres : Je suis fait de mercure de sel et de soufre Et malgré ces poisons et ses airs volubiles, Ses senteurs infinies et le noir de ses gouffres, Depuis que moi-même et les forces du vent Promenons au hasard dans les prairies nubiles Je parcours l’avenir , je deviens plus savant, Comme un fleuve géant qui déborde ses rives.
Depuis que la chimère aveugle s’est ouvert les veines dans u